A quoi sert le qi gong ?

Et tout d'abord, qu'est-ce que le qi gong ? 
C'est une méthode, inventée il y a près de 3000 ans par les Chinois, pour harmoniser, faire circuler, travailler ("gong") le souffle ("qi") qui nous traverse pour nous maintenir en bonne santé. C'est à-dire en harmonie avec la nature et ses lois (du yin gyang et des cinq mouvements de base de la vie). 
Le qi gong, concrètement, consiste à exécuter des mouvements lents, amples, doux et ronds... comme les personnes vues dans les reportages télé pratiquer en groupe dans les parcs citadins. Cela peut être du qi gong ou son cousin, le tai chi. Le qi gong appartient appartient aux arts martiaux dits internes, directement reliés à la médecine traditionnelle chinoise, qui se pratiquent individuellement  afin d'équilibrer le corps, les émotions, l'être.
 Pour vous faire une idée, rien de mieux que d'écouter les pratiquants en parler. Témoignages.

Florence


« Je suis allée vers le qi gong parce que la mère d’une amie, qui a aujourd’hui 90 ans, a toujours été d’une douceur incroyable . Elle m’a toujours apporté du bien-être par son attitude, sa présence. Elle a pratiqué toute sa vie le qi gong et la méditation.
Un jour, j’étais bien stressée dans mon travail, dans ma vie, et elle m’a dit : « tu devrais faire de la méditation et du qi gong, regarde ce DVD.
Je me suis mise à imiter les mouvements proposés sur cette vidéo, 15 à 20 mn de temps en temps. Cela m’apaisait, je ressentais un extrême apaisement dans la bousculade que je vivais. J’étais une boule de nerfs, je ne me sentais pas bien, sans savoir pourquoi et même si mon médecin me disait que tous les indicateurs étaient ok.
Une fois à la retraite, j’ai rencontré une prof de qi gong. J’avais bien essayé le yoga, mais je savais que le qi gong, c’était ce qu’il me fallait. 
Quand je pratique, c’est un moment pendant lequel le temps s’arrête. C’est une pause physique et intellectuelle, on est en off. Pendant un temps, on peut lâcher les ennuis et préoccupations.
Je me sens en méditation en mouvement. Ça file la patate. Je me sens heureuse.
Cette pratique, c’est une douceur qu’on s’accorde à soi.
Elle m’aide aussi à porter attention à l’autre. Grâce à l’effet physique du qi gong, je suis capable de ressentir les tensions des autres. Et je suis capable aussi de l’accepter, cette tension. Plutôt que de réagir par la défensive comme je le faisait avant, ou de me mettre moi aussi en tension. 
Le qi gong m’aide à être dans des relations de meilleure qualité qu’avant. 
Par exemple, lors d’un échange avec un proche au sujet d’affaires familiales délicates. A un moment, la discussion n’allait pas dans le sens que je souhaitais et je savais qu’il était tendu, pas bien. Je me suis dit « laisse-le parler, ne le rembarre pas, c’est pas le moment ». J’ai pu éprouver de l’empathie au lieu d’être agressive. J’ai pris conscience que je préférais rester dans mon corps, et je ne laisse plus rentrer les mauvaises énergies en moi. « Quand ces énergies seront apaisées, je reprendrai la discussion », me suis-je dit. Je pensais à la mère de cette amie, toujours dans la douceur et la bienveillance.

Le qi gong, au début, ça n’a pas été simple. Quand on est cartésien et qu’on vous parle de trucs qui circulent alors qu’on ne sent rien, on se dit « mais de quoi elle me parle, cette dame ? ».Moi, je ne sentais rien, pas de fourmillement, tout cela était abstrait. Mais à chaque séance, je ressens des dénouements, de la douceur. 

J’ai envie d’approfondir cette chose qui n’appartient pas à ma culture, mais peu importe, il se passe quelque chose. Quand je suis en tension, je prends une posture, je me pose sur ma base, et il se passe quelque chose. On sent le souffle. ??? Je ressens de l'apaisement
Et puis il y a des effets concrets du qi gong: il y a quelques années, je souffrais de beaucoup de douleurs articulaires. Avec la pratique, elles sont parties tranquillement, sans que je j’y pense. Mes mains refonctionnent, je n’ai plus mal au cou. C’est compliqué à comprendre, mais ça arrive vraiment. 
Je suis contente que le qi gong m’accompagne dans ma vie. »



Jacqueline


« J’ai eu beaucoup de problèmes de santé, notamment la maladie de Lyme. J’avais beaucoup de douleurs partout dans le corps.
 Je me suis inscrite au qi gong il y a trois ans. La première année, c’était difficile, notamment de mémoriser. Je me suis forcée. Puis, petit à petit, j’ai fait les mouvements en conscience. Je conseillerais aux débutants de ne pas se décourager, il faut un peu de pratique pour en tirer des bénéfices.
 Pour ma part, j’ai ressenti du bien-être puis un apaisement des douleurs notamment dans le dos et aux articulations.
 Je me suis mise à pratiquer les échauffements appris en cours tous les matins. Cela m’a redressée (je commençais à me courber) et surtout, j’ai pu abandonner la prise de médicaments anti-douleurs très puissants que je prenais avant.
 Et puis depuis un an, cela s’est mis à se dégrader. J’avais la sensation de m’en aller. Je n’avais plus la force ni mentale ni physique. Je mourais à petit feu, je ne pouvais plus penser, j’étais moins sûre de moi, tout se téléscopait dans ma tête. J’étais épuisée. Je suis même tombée l’été dernier et me suis cassée le poignet.
 En septembre, ce n’était même pas envisageable d’aller en cours de qi gong. Et puis ma prof a proposé des cours par internet. Je m’y suis inscrite et j’ai pu reprendre.
 Un jour, je me suis aperçue que tout se remettait en ligne en moi. Ça ne circulait plus et tout d’un coup, j’ai eu l’impression que ça « recoulait ». Je me suis sentie revivre.
 Le lendemain, je me sentais toujours mieux, j’ai pu reprendre des tâches du quotidien, comme avant, sans y penser.
 J’ai cherché ce qui avait bien pu déclencher cela et ça ne pouvait être que le qi gong.
Aujourd’hui, je me sens équilibrée et claire. »  

Martine 

 « J’ai découvert le qi gong il y a six ans par l’intermédiaire d’une collègue du cabinet de dentiste où je travaillais. Elle me disait : « si tu savais comme ça fait du bien, tu devrais essayer !». J’avais besoin de me détendre, corporellement et psychiquement.

Quand j’ai débuté le qi gong, dès que j’étais trop stressée dans mon travail ou que j’en avais ras-le-bol, je me réfugiais dans la salle de stérilisation et je faisais quelques mouvements pour descendre le souffle, pendant deux minutes. En un temps très réduit, la pression avait descendu, et je ressentais un véritable bien-être  ! Et je pouvais repartir. Cela m’aidait beaucoup à résister à mon responsable, qui n’arrêtait pas de mettre la pression.

Je conseille d’essayer le qi gong avec un prof, pas par internet ou les livres. Il faut le vivre. Essayez 2,3,4 mois, accrochez-vous, intéressez-vous aux mouvements. Ensuite, vous verrez : vous aurez envie de pratiquer tous les matins, et dans les moments d’angoisse ou de fatigue au travail. Et la suite viendra toute seule.

Moi, je l’ai intégré dans ma vie de tous les jours. Je suis tout le temps dans le qi gong. Je prends des pauses, je relâche les épaules, et dans les moments de la vie courante, quand je lave ma vaisselle par exemple, je pense à ma posture : au lieu de me cambrer, je descends le bassin et les épaules. Idem quand je fais la cuisine, si le plan de travail n’est pas à la bonne hauteur, je descends le bassin et je respire ainsi plus tranquillement.

Quand je pense à tout cela, ma respiration descend, elle n’est plus coincée dans la gorge comme avant. 

Psychologiquement, le qi gong m’apporte énormément. J’ai un mari compliqué à vivre, je suis constamment sur la sellette. Si je voulais être vraiment zen, il faudrait que je fasse encore plus de qi gong ! 

Quand je fais des stages, je ne suis plus la même femme. Je suis plus calme, bien dans mon corps.Comme lorsque je me lève le matin. Je suis reposée et je respire bien. 

Ne plus faire de qi gong, ce ne serait pas possible. Cette pratique me captive, je suis bien dedans. Je m’en nourris et je voudrais le vivre encore plus. Ce n’est pas une religion : il ne s’agit pas de croire. Il s’agit de se nourrir intérieurement. »

 

Véronique 

Tout ce qui touche au corps dans la douceur est naturel pour moi.

Dans le cadre de mes études d'animatrice socio-culturelle, j'ai beaucoup appris dans le domaine de la prise de conscience du corps, mais j'ai aussi du me confronter à la gym classique sol, barres, poutre...j'en ai bavé j'ai eu très peur souvent et été humiliée...J'ai compris qu'on pouvait m'imposer des activités mauvaises pour mon corps.

J'ai aussi eu la chance d'avoir pour professeur le Docteur Leboulch', l'un des pionners de la psychomotricité. Et des temps de relaxation quotidiens faisaient partie de la formation.

Ainsi j'ai découvert qu'on pouvait faire autre chose que 1,2,3,4...avec son corps avec qui je commençais à me réconcilier...

J'ai continué à me former dans ce sens principalement en gym douce, mieux nommée gym en conscience,et en relaxation. j'ai enseigné ou plutôt transmis ces pratiques  de nombreuses années.

 Ce qui m’intéresse, c’est de relier le corps respirant et l’esprit.

Plus tard, j’ai découvert le taichi puis le qi gong.

Je pratique ce dernier depuis quatre ans. Cette pratique me fait du bien car je ne cherche plus à bien faire. Je suis plus spontanée et tout mon corps est en marche. Mes bras ne sont plus séparés de mon corps. Mes épaules sont reliées à mes hanches, à tout mon corps, que j’arrive de mieux en mieux à asseoir.

C’est surtout depuis que j’assiste à un cours en visio tous les jours que je parviens à approfondir -à ne plus seulement faire des formes - et à avoir plaisir à pratiquer seule.

Cette pratique quotidienne apaise aussi des douleurs aux bras et aux épaules que j’ai depuis longtemps et que je ne parvenais pas à expliquer ni soulager.

Le qi gong m’aide aussi à traverser une épreuve, la maladie de ma fille, qui m’angoisse beaucoup. Avec le qi gong, je m’arrête, je respire, je me nourris d’énergie positive que j’envoie ensuite à ma fille. 

Enfin, pratiquer le qi gong me fait ralentir ! Tout le monde autour de moi pense que je suis hyperactive. C’est vrai que j’ai été éduquée dans l’idée qu’il fallait s’engager, notamment dans la vie associative. Le qi gong m’a permis, pour la première fois, de mettre fin à mon engagement dans une association qui ne me plaisait pas, tranquillement, et sans culpabiliser. «